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LITTÉRATURE 23b de covo, espèce de chaume, de folle avoine servant a con- fectionner des balais. Littré et d'autres lexicographes mo- dernes mettent a la suite d'écobuer : origine inconnue.— Il est commode assurément de trancher ainsi une difficulté. — M. Morel de Voleine tire écuevilles du quartier des Esculins ou Esquillins, a Rome. On dit que dans ce quartier situé au pied du mont Esculin se trouvait un emplacement affecté, soit aux anciennes voiries de la Ville éternelle, soit a un champ d'inhumation; et le savant Paul Saint-Olive, dans un article plein d'érudition, de recherches historiques et littéraires, a développé la même thèse. Ces écrivains ont traduit Esculin A'esculus, chêne, d'où le mont des chênes ou le quartier des chênes. Mais, oserons-nous le dire, ce n'est point une raison pour donner a nos écuevilles une semblable origine. Ils ont été trompés par une vague ressemblance phonétique de ces deux expressions. Que penser de la phrase suivante recueillie par MM. Peri- caud et Bréghot du Lut et adressée par un certain patron a son serviteur : Toile hœc vilia? Les deux derniers mots hœc vilia seraient l'origine d'écueviUes. Remercions l'auteur de cette interprétation si ingénieuse qui vient a propos égayer l'aridité de notre étude. De tous nos écrivains lyonnais, M. Onoirio, déjà cité, est tout a fait dans le vrai, quant a l'interprétation de l'origine de ces mots en question. Que de lois avons-nous entendu cette phrase sortir de la bouche de nos paysannes, de nos anciennes ménagères et de nos ouvrières : Bâ-me lou couève, de vouèlo covèvir la méson!... Et quel est le vieux Lyonnais qui ne se rappelle, de grivoise mémoire, cette histoire de canut où le manche de la couèvette joue un si grand rôle? Qui, naguère encore, n'a aussi entendu cette autre phrase que le sonneur public, préposé par la voirie municipale, criait chaque matin dans