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MONTMÉLAS. 355 le roi fut de 22,000 livres tournois de rentes; il y eut, en outre, des cadeaux magnifiques. Tel fut le mode de restauration de la seigneurie de Montmélas, dont la vieille devise était : sans rien feindre. Ces faits se sont passés eu présence de M. Colabeau de Juliena, officier du même régiment que M. d'Arod ; ils ont été transmis, avec beaucoup d'autres détails intimes, à M. de la Carelle, son gendre, qui eut souvent l'occasion de voir la belle dame d'Arod de Montmélas. Parvenue à un âge très-avancé, cette noble châtelaine se plaisait à montrer aux visiteurs le magnifique portrait en pied de son royal bienfaiteur, portrait qui a décoré longtemps un salon voûté du rez-de-chaussée; elle paraissait fière, surtout de leur étaler les joyaux et autres objets précieux, notamment un superbe service en porcelaine de Sèvres, qu'elle avait reçus de Louis XV, souvenirs de la cour de ïrianon. A la mort de cette dame, qui eut lieu vers 1817, Louis XVIII s'est fait représenter à ses obsèques, en envoyant un de ses chambellans. Tant sont vivaces, même dans leurs écarts, les traditions intimes des familles princières. D'après VHistoire du Beaujolais, 1853, par le baron Ferdinand de la Roche de la Carelle, les armes des d'Arod, seigneurs de Montmélas, Pierrefilant,etc, etc., sont : D'or, à une fasce componnée ; de gueules et de vair de trois tires, surmontées de trois étoiles d'azur en fasce. Le château de Montmélas est situé non loin de Lace- nas, de l'ancien fief de la famille Germain de Montauzan, une des plus importantes du Beaujolais. Il présente la seule construction, moyen-âge, du pays, parfaitement