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220              LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON.

    La Société d'agriculture s'est émue cependant enfin
 de l'état regrettable de sa riche collection. — Sur mes
 instances réitérées, elle a nommé une commission pour
 aviser à la bonne conservation de sa Bibliothèque, et j'ai
 lieu d'espérer qu'il sera peut-être possible de la caser
 dans un local spécial que l'Université finira peut-être par
 céder à la ville dans le Lycée. Ce local serait l'une des
 deux chapelles du rez-de-chaussée, sur le quai, fermée
 depuis quinze ans, sans emploi et dans laquelle on semble
respecter avec un soin pieux les araignées qui en tapissent
les murailles.
    Cette description, d'une exactitude scrupuleuse, ne
justifie-t-elle pas pleinement ce que j'ai dit plus haut de
notre grande Bibliothèque, — que, sous les dehors d'une
incontestable splendeur, elle cache aussi bien des haillons
et des misères qu'il importe, pour l'honneur de notre
ville et dans l'intérêt de ce grand dépôt, de faire dispa-
raître sans retard. Mais le moyen à employer est difficile
et bien embarrassant.
    Cet embarras tient à deux causes : — l'extrême misère
de la ville, réduite encore pour de longues années, à la
triste nécessité de ne pouvoir entreprendre aucun travail
utile et important, et l'incertitude de l'administration
supérieure sur la destination définitive à donner à plu-
sieurs de nos monuments, tels que le ci-devant claustral
Saint-Pierre et le Collège de Lyon.
    Dans l'origine quand la ville demeura maîtresse défini-
tive de cette ex-abbaye, elle décida bien, il est vrai, que ce
vaste monument troué par les bombes, devenu ensuite
une caserne, puis un entrepôt de livres de toutes les biblio-
thèques monastiques, deviendrait le Palais-des-Arts de
Lyon. — Mais la ville, en lui donnant cette affectation,
agit d'une manière très-inconsidérée, sans prévoyance de