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                     LE SALON DE 1 8 7 3 .                 133

nous suffit d'en avoir indiqué le principe, afin de décharger
nos artistes de l'accusation si injuste qu'ils subissent chaque
année de rabaisser l'art et de détruire l'idéal.


   Après ces réflexions préliminaires, on s'explique facile-
ment que la grande peinture soit si pauvrement représentée
a l'Exposition qui vient de s'ouvrir. Cette pénurie est fort
regrettable : mais plutôt que de flageller son siècle, ne
vaut-il pas mieux que le critique redouble d'attention et de
soin, afin de ne rien omettre de ce qui est de l'art véritable
et d'encourager ce qui en approche ?
   Aussi commencerons-nous cette étude par les sujets qui
se rattachent à la peinture religieuse et à la peinture
d'histoire.
   Nous avons admiré la Vierge et l'Enfant, de M. Michel, de
Montpellier; la Vierge, blonde et pure, contemple avec amour
son divin fils, qui est debout sur un fragment de colonne
et dont la tête enfantine s'appuie gracieusement sur le bras
de sa mère.
   La Fierge (Ecole d'Ingres), de MraeLacuria , ne manque
pas d'originalité ; vêtue d'une tunique rouge recouverte d'un
manteau vert sombre, elle élève naïvement les deux mains
vers le ciel avec un regard extatique. Citons aussi le Christ,
de M. Faivre-Duffer, et la Madeleine allant au tombeau du
Christ, de M"1" du Roure, qui est bonne de couleur, belle
de style et parfaitement drapée.
   Enfin , voici deux peintures sur porcelaine qui sont
exquises, malgré leur petite dimension : La belle Jardinière
(d'après Raphaël), par M"9 Blanche Claux, et une Sainte-
Famille (d'après le Corrége), par Mme Blanche Grégoire. Ce
dernier sujet surtout forme le groupe le plus gracieux qu'ait
produit le pinceau du peintre de Modène : l'enfant Jésus sur