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422 VICTOR DE LAPRADE De ne faire à nous deux, par un chaste mélange, Qu'un seul cœur ici-bas, et là -haut qu'un seul ange- . Accordez-moi ce prix, mon espoir, ma vertu, Le voulez-vous, mon Dieu?... PcrncUe le veux-tu ? Sans voix, — un sanglot est sa réponse, — Pernettc tombe à genoux près du lit de mousse, saisit la main qui lui est tendue et la baigne de [ses pleurs. Le prêtre, alors, appelle les parents, prend le peuple a témoin et marie les deux fiancés, laissant tomber, comme une larme puisée aux sources éternelles, ces derniers mots sur leur dernier amour : « Renoncez vaillamment au songe de la vie, Du véritable hymen ta mort sera suivie. Enivres l'un de l'autre, en un monde plus beau. Vous Pirez consommer au-delà du tombeau. Veus n'en tarirez pas les douceurs infinies; ...;., Dans leur vol immortel vos âmes sont unies, Et rentrés à jamais dans le pays natal, Vous trouverez en Dieu votre lit nuptial. » Et le mourant : « Ne pleurez pas, priez... Je crois, j'aime, j'espèrè ,' Je meurs en plein soleil, doucement, au milieu , ,. . De mes plus chers amours... Mère!... Pernette.'... adieu !... » u On entendit cneor, dans un soupir glacé, Le doux nom de Jésus faiblement prononcé. • L'esprit, déjà , touchait au ciel par sa foi vive, Mais la lutte éclatait dans la chair convulsive. Alors l'homme de Dieu, le paisible et le fort; Sentit qu'il était temps de terrasser la mort, Ayant reçu le droit de lui parler en maître, Sur sa face éclatait la majesté du prêtre, Et regardant cet homme, un éclair dans les yeux, ' Il lui montra l'azur d'un geste impérieux.:-" ï !'' > !