Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON                        373

 venirs des plus heureux de ma vie. J'étais encore au col-
 lège royal de Lyon, très-médiocre élève en philosophie,
 sous l'excellent abbéNoirot, lorsque je connus M. Breghot
 du Lut. Il était alors déjà conseiller à la Cour de Lyon.
 Je le rencontrais souvent dans une famille qui s'allia,
 depuis lors, à la mienne, et quoique collégien, je trouvai
 chez M. Breghot du Lut un accueil qu'un magistrat grave
 et un vieillard aux cheveux blancs ne fait pas toujours à
un jeune homme turbulent. Je savais qu'il était un savant.
J'aimais aussi les livres, j'en avais contracté le goût, de
bonne heure, au collège de Cluny, où, très-jeune, je me
plaisais à lire de longues heures dans les cloîtres, aux
silences si majestueux, de cette grande et belle abbaye
bénédictine. M. Breghot voyant mes goûts, les encou-
ragea, me prêta des livres et se plut à me montrer les
éditions les plus belles et les manuscrits les plus rares de
sa riche bibliothèque. Il voulut bien m'ouvrir aussi la
bibliothèque publique du collège, alors aux mains de son
ami, de son collaborateur et parent M. Pericaud, qui
m'y laissait toute liberté. Avec quelle joie je feuille-
tais alors, avec le fils de M. Breghot du Lut, les manus-



 d'Antoine-Joseph Breghot du Lut et de Suzanne Pericaud. Il apparte-
nait à une famille originaire d'Auvergne, mais établie déjà depuis
trois générations à Montluel, où elle s'allia à la famille Prost-Alabe.
   Avocats au Parlement de Dijon, les ancêtres de Claude Breghot du
 Lut s'occupaient aussi de littérature, et son grand-père a fait paraître
quelques poésies dans YAlmanach des Muses.
   C'est celui-là même que YAlmanach astronomique et historique de
la ville de Lyon pour 1786, désigne comme receveur des traites de la
ville de Montluel sous le nom de Bregeot de Leu (sic.) (Voy. Arm.
histor. de Bresse, Bugey... par E. Révérend du Mesnil, Lyon, Ving-
trinier, 1872).