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LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 301) anciens membres de l'Académie de Lyon, s'applaudis- saient non moins de venir s'asseoir dans les fauteuils de l'Athénée. De Saint-Ange, traducteur d'Ovide, s'écriait : « Si les villes les plus célèbres de la France se disputaient le droit d'avoir une Académie, quelle ville l'eût emporté sur la vôtre, par la légitimité et par l'ancienneté de ses titres ? Ne sait-on pas que Lyon était savant et poli, quand Paris était encore barbare? Et puis-je songer au préfet qui vous a rendu la vôtre sous le nom à 'Athénée, qui, par ses soins, sa libéralité, fait fleurir les arts et les lettres qu'il cultive lui-môme, — et ne pas me rappeler que, sous l'empereur Trajan, Pline, préfet de la même province, établit , à ses frais, dans vos murs, une Bibliothèque publique et un gymnase littéraire ? » Mais l'Athénée ne suffit pas au goût, de plus en plus prononcé, des Lyonnais pour la culture des lettres ; ils voulurent avoir encore un autre point de réunion. Des savants se réunirent ; de ce nombre était M. Breghot du Lut ,devenu, plus tard, conseiller à la Cour de Lyon, l'un des hommes les plus érudits de Lyon, helléniste des plus distingués , auteur de travaux des plus remarquables. Avec le concours de sept de ses amis, gens de goût et d'é- tudes , ils fondèrent la Société littéraire en 1807 ; ses attributions différaient peu de celles de l'Athénée. Cette Société devint une pépinière où l'Athénée (plus tard, l'A- cadémie) recruta souvent ses membres. En même temps, on fondait, à Lyon, VAlmanach des Muses et le Bulletin de Lyon, seuljournal littéraire que la ville posséda longtemps, et dans lequel tous les savants lyonnais se plurent à insé- rer de nombreux et beaux travaux. La renaissance des arts eut lieu alors en même temps que celle des lettres et des sciences. On sait que, dès qu'un peu de calme eût succédé aux orag'es de la révolution, un 20