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  310                LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

  représentant du gouvernement , Poulain de Grandpré,
  envoyé en mission à Lyon, pour y calmer les esprits surex-
  cités par une coupable réaction, avait pensé que l'un des
  meilleurs moyens, pour ramener la concorde et l'appaise-
  ment, étaient de les appeler et de les diriger vers le culte
  des arts et du beau. Dans ce louable but, il avait pris, dès
  le 10 novembre 1795, un arrêté par lequel, tout en consa-
  crant le palais Saint-Pierre à divers services publics, il
  entendit y créer une école de dessin, un musée et des
  cours publics sur les beaux-arts.
     Ce beau palais était l'une des plus belles œuvres de
 François de Royers de la Valfenière, artiste éminent, issu
 d'une famille d'architectes, originaire du Piémont, établie
 ensuite à Avig'non. Ce palais se prêtait parfaitement à la
 réalisation de la bonne pensée de Poulain de Grandpré ;
 ses vastes portiques pouvaient recevoir tous les monu-
ments épars de l'art gallo-romain; dans ses salles et ses
immenses déambulatoires des étages supérieurs, il était des
plus faciles de créer des galeries de tableaux, des musées,
des bibliothèques, d'installer des cours publics et des
amphithéâtres pour des conférences. Mais Poulain de
Grandpré n'avait pu achever sa grande œuvre ; toutefois,
il eut le mérite de sauver le palais d'une destruction cer-
taine , que des entrepreneurs cupides avaient voulu
acheter pour le démolir et bâtir des maisons sur son vaste
emplacement.
    Un Conservatoire (1 )des arts fut installé dans le Palais-




   il) Ce Conservatoire a, rendu les plus grands services aux arts et
aux sciences à Lyon, et on ne s'aperçoit que trop de sa disparition.
Il avait pour but la limitation delà désastreuse autocratie que les di-
recteurs îles services, installés dans le l'alais-des-Arts, ont toujours