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                   LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON                     308

manquait, à Lyon, un foyer de lumières propre à éclairer
les divers domaines de l'esprit humain et à servir de noble
encouragement à ceux qui les cultivaient (1 ). » Ce vœu fut
entendu par M. Verninac, alors préfet du Rhône. Homme
de lettres lui-même, diplomate habile, il avait été choisi
par le Premier Consul , qui se connaissait si bien en
hommes , pour réorganiser l'administration lyonnaise et
relever notre ville de ses ruines. Il réunit donc autour de
lui, dans son hôtel de la rue Boissac, un grand nombre de
personnes qui s'intéressaient aux lettres, comme aux arts
et aux sciences, et leur proposa de fonder une association,
une Société libre des sciences, lettres et arts, sous le titre
d'Athénée. Les préjugés et les circonstances ne permet-
taient pas alors qu'on donnât à cette compagnie le nom
d'Académie ; mais c'était réellement l'ancienne Académie
de Lyon qui renaissait ; d'ailleurs, M. Verninac ne le
cachait pas : « C'est avec les restes précieux de l'ancienne
Académie , dit-il, et avec des hommes que l'opinion
publique indique par la réputation dont ils jouissent, que
je vous propose de former Y Athénée. Votre cité possédait




Totain, qui furent l'un et l'autre amis de Josse Bade, professaient la
théologie ; Jacques d'Amoncour, chanoine et comte de Lyon, le droit
canon, et Jean de Grès, le droit civil; maistre Anthoine Chivalet et
mabtre Jean Perréal, dit de Paris, faisaient, l'un la poëterie et versi-
fication, l'autre, de la paincture et décoration pour le Consulat, lors
de l'entrée du roi à Lyon. Tout était alors prêt, à Lyon, pour la
renaissance des lettres et des arts.
   En 1800, il en fut de même : « Les Muses, effrayées par la Révolu-
tion, étaient rentrées à Lyon après la pais ; elles attendaient qu'on
rouvrît leur temple et que leurs adorateurs leur présentassent des
offrandes... »
  (1) Dumas, Histoire de l'Académie, p. 370.