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304 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON sont venues ensuite se fondre, en partie, dans nos Biblio- thèques publiques. Comme celles-ci n'ont pas été entraî- nées par le flot révolutionnaire, qui a englouti alors tant de belles choses, on retrouve encore aujourd'hui, dans nos grands Dépôts publics, des épaves de ces bibliothèques particulières. Tant que dura la tempête, on songea peu aux livres ; mais avec le retour du calme, et alors que la France, rui- née et saccagée, commença à renaître à la vie, sous la main puissante et glorieuse du Premier Consul , les hommes studieux ou de goût reprirent courage. Plusieurs, et des plus distingués, avaient survécu ; — mais, ils vivaient isolés, pensaient et travaillaient, à part, dans le silence de leurs cabinets. De tous côtés, cepen- dant, on désirait un centre de communication qui offrît les mêmes avantages que l'ancienne Académie, en réu- nissant, par une heureuse alliance, les littérateurs, les savants et les artistes. « On sentait généralement (I) qu'il (]) On était alors à Lyon comme au xvi* siècle. Au commencement du nôtre, Lyon devenait de nouveau une ville littéraire, et tout présageait, en 1800, qu'elle brillerait avec éclat dans un prochain avenir. En 1501, se réunissaient, sur la colline de Fourvières, dans la mai- son de Nicolas de Langes, des littérateurs et des savants, parmi les- quels figuraient Jean Le MaiVe, de Belges, qui devint, plus tard, si célèbre comme historien et comme poète ; le médecin Gonzalve de Tolède ; Je philosophe André Victon ; Claude Patarin, plus tard pre- mier président du Parlement de Bourgogne ; l'échevin Barthélémy II, de Bellelièvre, père de Claude, auteur du Lugdunum priscum ; le jurisconsulte Humbert Fournier. Simon de Phares, qui possédait 200 volumes dans son estude, don- nait alors des leçons d'astrologie ; Symphorien Champier faisait un cours de médecine ; deux dominicains, Jean de Gênas et Guillaume