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                     LE SALON DE 1 8 7 8 .                 265

s'est tristement réfugiée sur les cheminées et les étagères...
   Le Christ de M. de Gravillon, avec ces paroles de l'Ecri-
ture , « Sto ad ostium etpulso (je me tiens à la porte et je
frappe) », est du moins le fruit d'une idée neuve. Mais il ne
faut pas s'attendre à trouver dans cette composition excen-
trique l'expression mystique qu'elle semble comporter. La
pensée, avouons-le, était difficile à traduire sur la pierre ou
le marbre. Le Christ, un bâton de voyageur a la main, se
tient blotti contre une porte comme un homme qui attend
et écoute, tandis que le serpent, lui aussi, guette le moment
où il pourra pénétrer dans la demeure. C'était un écueil
pour l'artiste de donner a cette allégorie une forme maté-
rielle. Nous le louons d'avoir osé. Néanmoins nous avons
eu de la peine a reconnaître la l'auteur du Premier Semeur,
qui obtint un si beau succès l'an passé. Son Christ, assez
correct lorsqu'il est vu par derrière, perd a être examiné de
face : le corps et les membres sont grêles et la tête manque
de dignité. Ce n'est pas a dire pour cela qu'il faille dédaigner
cette œuvre de M. de Gravillon; c'est l'ébauche d'une
nouvelle phase dans son talent si multiple : il la complétera.
Il faut tout espérer avec les hommes de ressources.
   M. Mathelin a exposé une Résurrection du Christ, qui a
de grandes qualités d'ensemble : un noble essor, des drape-
ries aussi légères que possible et un modelé très-correct.
Mais la tête du Christ est peut-être un peu commune; tant
d'artistes ont échoué devant cette figure irréalisable !...
   Deux Vierges, de MM. Vermare et Bailly, et une statuette
en bronze de saint Bruno, par M. Pagny, très-ascétique et
d'un fort bon style : voila pour la sculpture religieuse.
   Ensuite vient le groupe des bustes. D'abord, ceux de
Berjon et de Fulchiron, reproduits magistralement par
M. Textor. Puis, celui de M. le comte de Loriol, par le
même artiste ; ceux de MM. Valentin-Smith et Rivau-Landrau ;