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266                 LE SALON DE   1875.

et le portrait bas-relief de M. le T)r Berne, par M. Savoye;
et celui de Bombonel, le célèbre chasseur de panthères, par
M. Pézieux.
   Enfin, des reproductions et des sujets divers : un char-
mant buste de Jeune Fille, par M. Pagny, d'après G. Bonnet ;
un Mercure et une Béalrix Donato, par H. Marquet de
Vasselot, et la Jeune Florentine, de M. Degeorge : Å“uvres
d'un travail sérieux et d'un réel mérite,
   Finissons par une allégorie, les deux bustes de M. Martin,
représentant deux femmes sous l'emblème du Printemps et
de l'Automne : l'une est modeste et voilée, l'autre esquisse
un sourire oblique et plein d'effronterie; c'est une pensée
maligne et un thème bien rebattu.
   En architecture, on peut signaler une église du Sacré-
Cœur parfaitement dessinée, par M. Sainte-Marie Perrin, et
une autre par M. Coquet. Le monument de Lamartine,
peint à l'aquarelle par M. Poy, est entouré d'agréables
ombrages qui laissent voir un poétique horizon de collines.
M. Monnier travaille pour l'avenir; c'est une grande idée
que son projet de monument dans la presqu'île Perrache :
marquer d'un signe impérissable l'union du Rhône et de la
Saône, élever un frontispice grandiose au seuil de la
seconde ville de France, si richement parée de verts coteaux
et terminée en vaste amphithéâtre. Hélas! le temps n'est pas
propice aux arcs de triomphe!... Mais un jour viendra sans
doute où la France, relevée et guérie, reprendra le rôle
tutélaire qu'elle exerçait dans le monde. Dans cet heureux
avenir, la paix rendra aux arts leur ancienne prospérité et
nos artistes pourront, sans faire sourire, préparer de super-
bes monuments et élever des statues aux grandscitoyens.

                                  EMMANUEL VINGTRINIER.