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                      LE SALON DE 1875.                     261

eaux avec un soleil ardent et un calme profond. L'autre
(n° 18) nous montre un ciel couvert, une mer houleuse et
des détails très-finement rendus ; mais comme ensemble
nous préférons la première.
   Aussi deux Marligues de M. Maniquet. Quel bain de
lumière et de chaleur ! Qui ne voudrait vivre sur les côtes
privilégiées de cette Provence par le froid qu'il fait?
   Dans son Port de Trinquetaille, M. Girardon présente
cette même nature sous l'aspect mélancolique du soir, avec
un ciel moins étincelant mais aussi pur et des ombres plus
larges et plus fondues ; l'effet est bien trouvé et d'une vérité
attachante.
   C'est encore une excellente petite marine que la Plage de
Blaukemberg, de M. Musin; elle est traitée avec la correc-
tion minutieuse et le fini particulier aux paysagistes belges.
Après lui, M. Breton, M. Bocion et M. Bouillon-Landais.


   Les fusains, dont il importe de parler maintenant, sont
nombreux et dignes de l'attention des connaisseurs.
   M. Appian n'a peut-être rien fait de supérieur à ceux
qu'il vient d'exposer, et l'on sait jusqu'où ce laborieux
artiste a poussé la perfection dans ce genre si ingrat en
lui-même. Ses Environs de Pierre-Châtel et surtout ses
Bords du lac d'Jrandon sont assurément les meilleurs de
la série; il y a déployé une puissance, un style, une vigueur
et portant une variété de tons qu'on retrouve rarement
aujourd'hui dans un dessin.
   Avec moins d'ampleur et de fermeté, les vues de Boche-
cardon et les Bords de la Brevenne, de M. Agassis, se
distinguent par l'harmonie et l'habileté des nuances. Les
Environs de Boanne, de M. Noirot, sont travaillés avec
beaucoup de soins et de délicatesse. Il y a aussi de char-