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234                   PBOST DE HOYER.

   Dans la seconde partie, l'auteur fait plus spécialement
l'historique des vieilles franchises lyonnaises consacrées
d'âge en âge avec un soin si jaloux et toujours défendues
avec une respectueuse fierté contre les empiétements de
la royauté. Mais, en même temps, il signale ses vices,
les abus qui en sont sortis, et il stigmatise, sans les nom-
mer, ceux qui, à l'ombre de cette constitution, ont abusé
d'un pouvoir trop long et sans contrôle, jusqu'au jour où
la sagesse du roi fit cesser cette situation désastreuse
pour les vrais intérêts de la ville. Le roi, en effet, cédant
à l'opinion, avait, par lettres patentes, en date du 31 août
 1764, révisé la constitution municipale de Lyon, et
l'auteur reconnaissant mêle ses sentiments de gratitude
à ceux de la cité entière.
    Mais ses critiques avaient froissé plus d'un haut per-
sonnage, et l'orgueil, blessé, pardonne rarement. De là, la
poursuite et la condamnation de ce livre sans nom d'au-
teur; mais chacun le répéta tout bas et prononça, sans
 se tromper, celui de Prost de Royer.
    Le 1 er avril 1765, une sentence de la sénéchaussée
supprima cette brochure « comme pouvant troubler l'har-
 monie qui règne entre tous les ordres des citoyens de la
 ville de Lyon. » Néanmoins, quelques années plus tard,
 en 1769, le même ouvrage fut réimprimé à Londres, sous
 le titre de : Idées sur l'administration municipale des
 villes.
    Doit-on faire à Prost de Royer un mérite de ce livre ?
 Non, car il accuse un grand défaut de connaissances
 historiques, un style vulgaire qui n'était pas le sien, et
 des idées souvent regrettables ; et l'on peut se demander
 si, en l'écrivant, il n'a pas cédé plutôt à un sentiment de
 rancune qu'au désir de faire cesser des abus en les stig-
 matisant. Ces abus n'existaient plus ; leurs auteurs leur