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                         PROST DE ROYEIt.                      233

Vadministration de cette ville. Cette publication fit sen-
sation, surtout à Lyon, où le pouvoir royal y vit, avec
raison, une censure de ses actes et un appel à ce vieux
esprit d'indépendance et communal qui, à toutes les épo-
 ques, caractérise la population de cette cité plus sou-
cieuse de son commerce, qui demande une grande liberté
d'action, que des prérogatives du pouvoir toujours jaloux
de cette liberté.
   Cette brochure se divise en deux parties. Dans la pre-
mière, l'auteur cherche à établir « que le gouvernement
« municipal est le premier auquel les hommes se soient
« soumis, » et dans la seconde, « que la ville de Lyon a
« toujours eu la liberté de s'administrer elle-même, et
« que cette liberté n'est l'effet d'aucune concession. »
   Mais l'auteur a-t-il traité avec succès ces grandes ques-
tions histotiques, et ses appréciations sont-elles justes et
vraies ? Faisant un peu l'histoire à sa façon, ignorant
même l'origine et les causes du grand mouvement com-
munal qui s'est produit en France sous Louis-le-Gros, il
nous montre une commune imaginaire, chimérique, pres-
que un phalanstère, où la population vit dans une com-
munauté complète de biens. Il met même dans la bouche
de l'un des administrateurs de cette singulière association
des idées que le communisme d'aujourd'hui s'approprie-
rait volontiers. « Vous avez des demeures fixes, lui fait-il
« dire, vous avez des possessions, votre objet doit être
« de les conserver et de leur faire produire tout ce qui
« est nécessaire pour l'entretien de vos forces et de votre
« santé. Un partage à peu près e'gal doit vous préserver
« de cette dépendance qui est ordinairement la suite de
« quelques fortunes supérieufes à celles de la multi-
« tude. (1). »

  (1) Prost de Royer, Idées sur l'Administration municipale.