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                  LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON.                      221

l'avenir, sans plan préconçu, et sans se douter qu'elle
faisait une œuvre bien imparfaite qu'il faudrait remanier
complètement un jour. Ayant h caser, le même jour et
dans le même local, les Musées, l'Ecole des Arts, la Bourse
le Tribunal de commerce et d'autres services publics, elle
ouvrit, comme au hasard, à chacun d'eux une salle ou une
galerie, et leur dit : « Voilà de la place, faites-y votre lit
et installez-vous comme vous le pourrez. » Chacun fit son
ménage et se façonna de son mieux un logement ; mais,
avec les années, chacun vit accroître sa famille, il vint
de nombreux enfants et aujourd'hui ils sont entassés et
étouffent dans l'espace qu'on leur a mesuré dans la maison.
Le musée lapidaire n'a plus une place vide pour dresser
ses monuments sous les portiques, le musée des Antiques
empile ses richesses dans ses étroites galeries et ne peut
en étaler d'autres qu'il est obligé de cacher dans ses
tiroirs. La Bibliothèque sera bientôt obligée de refuser les
dons qu'on lui fait, l'Ecole des Beaux-Arts est dans des
galetas enfumés (1) et ne peut même pas montrer à ses
élèves les œuvres de leurs devanciers qui restent enfouies
dans un grenier au lieu de servir d'exemples et de modèles.
La galerie des gravures lyonnaises est demeurée à l'état
de germe (2), le Musée des peintres lyonnais est devenu



   (1) Cependant, au moment où j'écris ces lignes, l'Administration
•en réorganisant sur de nouvelles bases notre Ecole nationale des
 Beaux-Arts, si déchue de son ancienne splendeur, vient de faire res-
taurer entièrement la galerie de cette école.
   (2) M. le directeur des musées s'est décidé aussi à faire organiser
enfin une galerie de gravures ; mais le local dont il dispose est trop
 exigu et beaucoup de nos meilleures gravures resteront enfouies dans
les portefeuilles.
   La restauration de la belle salle dite de la Bourse, qui formait