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218 LES BIBLIOTHÈQUES DE LVON
A la suite de la galerie Villeroi se trouvent deux cabinets
ou petites pièces mal éclairées, délabrées, dont l'une est
réservée spécialement aux éditions lyonnaises du xve siècle
qui forment une collection des plus précieuses pour l'art
typographique de Lyon, à l'époque de son invention, Cette
collection unique, et qui est un vrai titre de gloire pour
notre ville, et qui, aurait dû être l'objet d'une pieuse
sollicitude, a été aussi maltraitée que les livres de la
galerie Villeroi. Trois fois elle a subi de véritables désastres,
et voici en quels termes M. Monfalcon en a rendu compte
à la Commission des Bibliothèques.
« Ce cabinet, dit-il, a subi, il y a quelques années, par
la faute des bureaux de la Mairie, bien avertis cependant,
un désastre trois fois répété et considérable. Une gouttière,
masquée par une armoire, se forma à l'angle d'un rayon
supérieur ; — vint une averse énorme, — les éditions du
xve siècle furent aussitôt submergées et quatre-vingt
volumes de cette vénérable catégorie coururent les plus
grands dangers. Les maçons, appelés au secours, se pres-
sèrent peu, leur travail fut même inefficace ; trois fois
l'accident se renouvela dans la même année. Bien qu'ils
eussent pris des bains complets de plusieurs heures, les
livres résistèrent et pas un seul ne périt, tant les procédés
de dessication furent bien dirigés. Un ferblantier du
voisinage imagina enfin un chéneau qui a préservé la
précieuse collection, mais on avait bien attendu !! ! »
Ces cabinets ont conservé leur décoration et leur
mobilier primitifs, fanés, il est vrai, par le temps, mais
dont on aime à retrouver le cachet spécial qui n'est pas
sans charme.
Tels sont les divers locaux que la Bibliothèque occupe
de plain-pied, au deuxième étage du collège. Mais on lui
en a concédé encore d'autres et dans lesquels nous allons
pénétrer.