Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON.               219

    Mais quelle déception pour le visiteur ! et comment
 décrire ces galetas, ces greniers, ces escaliers qu'on a
 appelé les Dépôts, et cependant dans ces recoins obscurs
 où jamais la truelle du maçon ni le pinceau d'un peintre
 n'ont passé, depuis l'époque si lointaine de leur contrac-
tion, se rencontrent dès collections du plus grand prix...
Faute de place, quand il était pourtant si facile d'en trouver
ailleurs, on les a entassées dans ces réduits obscurs et
incommodes, sans le moindre souci de Y extrême péril qui
les y menace journellement. Ainsi, dans le vaste grenier
 qui se trouve sur l'église du collège, on rencontre, sous
 les tuiles, la majeure partie de la riche collection Coste
achetée par la ville, au prix de quarante mille francs...
    Plus loin, dans un autre recoin d'un grenier, gît une
collection non moins importante et que le Muséum de
Paris nous envie. Je veux parler de la Bibliothèque de la
Société d'Agriculture, d'Histoire naturelle et des Arts-
utiles de.Lyon. Cette collection, peu nombreuse d'abord,
contribua d'abord, on le sait, à la formation de la Biblio-
thèque du Palais-des-Arts, lors de sa fondation par M. le
maire Prunelle, — mais la Société se ravisant, plus tard,
ne voulut plus que ses livres fussent confondus avec ceux
de la ville. On convint alors que la ville lui donnerait
l'hospitalité dans les bâtiments du Collège, et, à la condi-
tion que le public studieux en aurait la jouissance. Mais
comment ce pacte a-t-il été exécuté ? La ville a daigné
concéder à la société un affreux grenier, obscur, dans
lequel on a élevé des cloisons en briquetages et qu'on a
éclairé par quelques vitres posées dans la toiture.... c'est
laque se voient entassés tant de milliers de volumes,
que M. le docteur Saint-Lager a le courage de cataloguer
par une chaleur brûlante en été, et malgré le froid glacial
de nos hiver s