page suivante »
LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 207 « La spécialité de cette Bibliothèque est riche et variée ; elle répond à des besoins qui se manifestent et grandis- sent chaque jour. A Lyon, — le fait est incontesté, — les sciences et les arts sont inconparablement plus culti- vés que les lettres, et il devait en être ainsi dans une ville essentiellement industrielle. La Bibliothèque du Palais- des-Arts ne se plaint donc pas du lot qui lui est échu ; elle n'a rien à envier à son aînée. Tout, en effet, concourt à lui faire de belles destinées. Retraite silencieuse, au mi- lieu des bruits de la ville, située au centre même de l'in- dustrie, dans un palais où sont assemblées toutes les richesses scientifiques et artistiques de la cité ; voisine de l'Ecole des Beaux-Arts, dont elle est la succursale, et de l'amphithéâtre de la Faculté, où d'éloquents professeurs viennent, tour à tour, enseigner les belles-lettres et les sciences, quelles circonstances plus favorables pouvaient assurer son avenir! Aussi, voit-on, chaque jour, un public nombreux et choisi prendre place autour des tables : une jeunesse studieuse et recueillie vient demander aux livres et aux collections de l'établissement le complément de la parole des maîtres...,. « On le voit donc, la Bibliothèque du Palais-des-Arts n'a plus à faire ses preuves. Le temps a prononcé sur elle et constaté sa haute utilité. Etablissement scientifique, créé surtout pour l'enfant du peuple, elle est devenue pour cette partie si intéressante de la population un moyen puissant d'étude et de moralisation ; ouverte à tous les âges, à toutes les professions, à tous ceux qui, par goût et par état, cultivent les sciences et les arts, les services qu'elle rend l'ont placée, dès longtemps, à la tête des ins- titutions les plus libérales et les plus utiles de la cité. » Vingt-deux années se sont écoulées depuis le jour où M. Fraisse écrivait ces lignes, et la France a subi deux