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208 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON cruelles révolutions dans ce court espace de temps ! 1 ! Toutefois, disons-le, avec bonheur, la Bibliothèque du Palais-des-Arts a toujours progressé, malgré ces doulou- reuses vicissitudes, et rien ne manque à sa splendeur. — Mais, cependant, on peut dire d'elle qu'elle ressemble quelque peu à ces personnes d'une constitution vigou- reuse auxquelles une alimentation trop substantielle finit par donner la pléthore. Son habit, devenu trop étroit, éclate Ses tablettes, bondées de livres, sont insuffi- santes, ses dépôts regorgent et elle ne sait plus où mettre ses trésors, ni les étaler au public impatient de ne pas les voir. Le moment n'est-il donc pas venu, comme je le disais dans ma récente notice sur le Palais-des-Arts, d'aviser, non pas d'agrandir cette Bibliothèque , qui ne saurait l'être, faute d'espace dans le Palais, mais de lui chercher un autre gite central. Si la ville, presque ruinée par les hommes de 1870, et aux expédients, ne peut songer, avant de longues années, à construire un monument affecté spécialement aux grandes Bibliothèques réunies, et à abriter l'Académie et les Socié- tés savantes, pourquoi ne consacrerait-elle pas à la Biblio- thèque le troisième étage du Palais ? Ce vaste local , aujourd'hui à l'état de grenier et habité par toute une po- pulation de concierges, à côté de dépôts des plus inflam- mables, pourrait, à l'aide d'un ciel ouvert, former une galerie de 400 mètres de longueur, consacrée en partie à la Bibliothèque et dont le reste formerait le musée des graveurs lyonnais et des grands prix de l'Ecole des Beaux- Arts. Quant au local de la Bibliothèque actuelle du Palais- des-Arts, il compléterait celui de la galerie des antiques, devenu trhs-insuffîsant, et ce Musée prendrait alors toute l'extension qu'il doit avoir. L'art ne peut pas rester station-