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202               LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

crits de Guichenon, que Lyon a perdus peut-être pour
toujours et par sa faute !
    Deux ans après, M. Rongnard meurt et dor.ne aussi au
Palais-des-Arts sa bibliothèque particulière, contenant
5,700 volumes et son médailler (1).
    En 1839, un autre Lyonnais, non moinfi généreux,
M. Bonafous, enrichit, à son tour, notre seconde grande
Bibliothèque publique de tous ses livres savamment réu-
nis. M. Mathieu Bonafous, né à Lyon, le 7 mars 4793,
mort à Paris le 23 mars 4 852, fut aussi l'un des enfants
de notre ville le plus digne de mémoire. Docteur en mé-
decine, naturaliste, agronome, il fut l'un des fondateurs
de la Société d'encouragement pour l'industria nationale.
S'appliquant spécialement à la culture du mûrier et de la
soie, — du maïs, du riz et de la vigne, — :.l publia des
 ouvrages très-nombreux sur ces diverses parties de l'agri-
 culture, et propagea une foule d'amélioration!! et de véri-
 tés-utiles. Ses héritiers, Mme Bouniol, sa soîur, qui lui
 survit encore, et son frère, M. Alphonse Bonafous, décédé
 déjà, non moins généreux, joignirent à la donation une
 somme de 10,000 francs pour l'installation des nombreux
 ouvrages légués par M. Mathieu Bonafous.
    Ces divers dons avaient accru considérablement la
 Bibliothèque du Palais-des-Arts. Au 1er juin 1860, elle
 comptait déjà 60,000 volumes, c'est-à-dire trois fois l'ef-
 fectif constaté, en 1844, par M. Monfalcon.
    La ville, qui avait alors des ressources et était admi-
  nistrée par un préfet qui a pu dire, à sa mon;, comme ce



   (1) M. Rongnard (Jean-Bonaventure), mort à Lyon, le 11 février
1865, était un homme de goût, instruit, mais n'a rien publié. Il habi-
tait une ancienne gentilhommière à la montée des Génovéfains.