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200 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON studieux ; mais il semble qu'à Lyon on ne ramasse des trésors que pour les cacher et les soustraire aux hommes d'étude ! Qui connaît les manuscrits, les éditions princeps, les estampes et les gravures de nos Bibliothèques et d'autres collections de nos Musées? Lyon serait-il comme l'avare qui se- complait à enfouir son or pour le contempler seul dans une cachette? Mais rentrons au Palais-des-Arts. Le retrait des livres des Sociétés savantes avait fait un certain vide dans sa bibliothèque. De généreux donateurs le comblèrent bien vite. M. Artaud an avait donné l'exemple dès 1837. Artaud (Antoine-Marie-François), né à Avignon, le 8 avril 1767, négociant, dessinateur, archéologue, directeur et créa- teur des Musées des antiques de Lyon, chevalier de la Légion d'honneur et de l'ordre de Saint-Michel, fut un administrateur des plus habiles, et sut donner une grande extension aux collections confiées à ses soins. Démissionnaire, en 1830, il refusa de prêter un serment qui répugnait à sa conscience, et se retira à Avignon, puis à Orange où il forma une collection qu'il légua à cette ville. Il y mourut, le 27 mars 1838; mais, le 27 juillet 1837, en écrivant ses dernières dispositions, le cœur encore plein du souvenir heureux de ses nombrenx amis de l'Académie des siences de Lyon, dont une révo- lution inutile l'avait séparé, il leur légua sa bibliothèque et son médailler. Déjà il avait cédé à la ville son cabinet d'antiques, moyennant une pension de 2,000 francs. A ce moment, M. Fulchiron, député du Rhône (1), (1) M. Fulchiron (Jean-Claude), né à Lyon, le 21 juillet 1774, mort en mars 1859, il a été député du Rhône, pair de France, littérateur et"auteur d'un Voyage en Jtalie.