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LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 199 nelle, retirèrent le contingent de livres qu'elles avaient fourni, pour fonder1 chacune leur bibliothèque particulière. Toutefois, cette perte ne s'éleva qu'à 1,300 volumes, qui fut bientôt compensée largement. Mais la Société d'agricul- ture a-t-elle été.bien inspirée en désertant la Bibliothèque du Palais-des-Arts ou elle avait trouvé bonne hospitalité et où chacun pouvait facilement user de ses nombreux trésors? Aujourd'hui, le lecteur studieux sait à peine que cette Bibliothèque existe dans un galetas pratiqué, sous les tuiles, dans les greniers du Collège. C'est dans ce réduit d'un accès impossible au public, brûlant l'été, glacial en hiver, à peine éclairé par quelques lucarnes, que la Société d'agriculture a consenti à laisser entasser les 40,000 volu- mes qui forment aujourd'hui sa Bibliothèque et qui est plus riche que celle du Muséum de Paris. C'est dans cet étrange local que M. le docteur Saint-Lager s'est imposé le généreux dévoûment de se livrer, par tous les temps, au classement de cette riche collection. Mais on peut se demander si la Société d'agriculture, qui s'est donné la mission de contribuer aussi, pour sa part, au progrès de la science, est bien libérale, en cachant ainsi son trésor dans un grenier d'un accès impossible et réservé seulement à quelques-uns? Est-il aussi d'une sage administration de laisser tant de beaux ouurages, tant de splendides publications dans un grenier où la chaleur les calcine?... Mais sait-elle seulement que sa bibliothèque est ainsi séquestrée ? Et cependant on vient encore de demander à la Commission municipale 2,400 francs pour l'agrandisse- ment de ce taudis ! ! Est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux rapporter cette Bibliothèque au palais Saint-Pierre ? Là , au troisième étage, existent d'immenses locaux vides, où, à peu de frais, on ferait une vaste galerie pour cette collection aujourd'hui interdite au public