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184 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON la guerre recommence, notre armée succombe héroïque- ment à Waterloo. Le roi remonte sur le trône et avec lui entrent en France de nombreux étrangers qui visitent la Bibliothèque. Parmi eux on distingue l'astronome baron de Zach, hongrois, — la duchesse de Devonshire, qui avait vu h Londres des ouvrages volés en 1793 à la Bibliothèque de Lyon et dont elle promit de faire faire la restitution. Dans son rapport de 1815, M. Delandine revient sur les événements militaires postérieurs au 20 mars. Alors on avait commencé à fortifier Lyon en prévision d'une nou- velle invasion. Des pièces de 24 avaient été placées en batterie sur le quai du Ehôn'e, devant la Bibliothèque. La tête du pont Morand avait été également fortifiée et M. Delandine avait craint de voir son dépôt subir les mêmes désastres qui lui avaient été si funestes pendant le siège de 1793, — mais en 1815 Lyon ne put faire de résistance, la ville dut capituler. — Son bibliothécaire avait fui Lyon au moment du péril, — croyant sa vie en danger, — et il avait laissé son fils, seul gardien de son dépôt. Il avoue lui-même sa fuite et dit qu'il y avait été autorisé par le comte de Fargués, maire de Lyon Après la seconde abdication de l'empereur, les occupa- tions studieuses reprirent leur cours, dit M. Delandine, l'asile des Muses se rouvrit et les hommes de science y affluèrent. En 1816, les dons arrivent encore à la bibliothèque, mais les acquisitions sont plus rares, la France est obligée de payer sa rançon, la détresse des finances est énorme. Chaque année, depuis lors, M. Delandine put achever le classement de son dépôt et en augmenter les richesses, mais la mort le surprit en 1820, le 5 mai. Son fils aîné le remplaça, mais obligé d'opter entre les fonctions de biblio- thécaire et celles de vice-président du tribunal civil de