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FRAGMENTS SUR LYON. 167 plane, en bas de la colline et au-dessous du pavillon Chatard, un cimetière consacré aux victimes de la peste de 1585. Cette pierre a été donnée au musée par le capi- taine du génie au nom .de son corps. Le nom du personnage est Régnier ; son nom est lati- nisé sur l'inscription et dans la traduction qu'en fit M. Comarmond. Jacques Régnier fut reçu trésorier de France au bureau des finances de Lyon, le 18 juillet 1586. Ses armes, dans l'Armoriai de Chaussonnet, sont exacte- ment celles qui sont gravées sur la tombe, sans indica- tion d'émaux, car l'usage de les indiquer par des hachures est plus récent. Jacques était donc de la même famille, peut-être le frère de celui qui fit faire le tombeau. Ses armes sont : Coticê d'or et d'azur, au chef de gueules chargé de trois fleurs de lys d'argent. Celles d'Isabelle Aubry ou Aubrie, selon la coutume d'alors de donner une désinence féminine aux noms de femme, sont : un che- vron accompagné de trois lozanges. La tour de la belle Allemande, dont l'aspect pittores- que est, de même que tous ces rivages jadis célèbres de la Saône, gâté par le progrès, doit son nom à des légen- des fort incertaines. Jean-Louis-Marie Dugas de Bois- Saint-Just, dans son roman des Sires de Beaujeu, la met sur le compte de la famille des Alleman du Dauphiné. D'autres se servent pour' cela de Jean Cléberger, le bon Allemand ; bien que ce personnage ait possédé des terres en Dombes, on ne trouve nulle part qu'il ait été seigneur de cette tour. Elle s'appelait anciennement la Tour des Champs. Louis Dugas, prévost des marchands en 1696, était qua- lifié de seigneur de la Tour des Champs, fief qu'il tenait de sa grand'mère,: femme de Pierre Dugas, désigné dans un acte sous un seul nom. Je suppose qu'elle s'appelait