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158 NOTES SUR WOERIOT.
du dessin, la pureté de style et, j'insiste sur ce point, dans
l'originalité des figures.
En effet, il y a dans certaines parties de ces sujets, des
personnages dessinés avec une perfection à laquelle il serait
ridicule de trouver à redire, mais a côté on en retrouve
d'autres rendus avec une maladresse et une incorrection
injustifiables. Ainsi, tandis que les squelettes du frontispice
les cadavres de la dernière planche, les figures nues du pre-
mier plan des gravures 4 et 8 indiquent une connaissance
profonde de l'anatomie; le personnage entre le lit et la table
de la planche 1, la femme assise et la figure penchée de la
planche 3, les figures de la planche 7, le bras et la jambe
gauche de l'homme qui tient le cheval à la droite de la
, planche 8, attestent une inexpérience et une gaucherie peu
commune; même chez des artistes médiocres En outre,
les membres sont souvent mal emmanchés, les têtes, la plu-
part du temps, vulgaires et mal dessinées, les draperies mal
interprétées, jetées sans vérité et sans grâce et la perspec-
tive souvent fautive. Je signalerai seulement sous ce rap-
port les deux personnages à la droite de la première plan-
che : celui qui se penche pour prendre un vase n'est pas
sur le même plan perspectif que cet ustensile, et le second,
qui verse de l'eau avec une urne, est de beaucoup en arrière
du point où l'eau devrait tomber et où l'artiste, par une
grossière licence, l'a fait tomber en effet (fig 10).
Toutes ces incohérences, en apparence inexplicables, ne
viennent que d'une cause qui est, comme je l'ai dit, que les
compositions de Woëriot ne sont pas entièrement originales.
Il faut bien distinguer, dans les œuvres de cet artiste, ce
qui lui appartient en propre de ce qu'il emprunte à autrui.
Quelque soin qu'il ait mis a dissimuler ses plagiats, ils sont
très-reconnaissables. C'est surtout aux grands maîtres de
l'Ecole italienne qu'il s'est adressé. On retrouve dans ses