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NOTES SDR WOERIOT. 437 pie, une sphère qui est due à son burin ; elle est de cuivre doré, supportée par trois cariatides a gaines reposant sur base triangulaire couverte d'ornements tracés en creux, au milieu desquels figure son monogramme (1). Woëriot était donc non-seulement graveur, mais cise- leur; il devait avoir les défauts de ses qualités, la précision, la fermeté ; et lorsqu'il maniait le crayon du dessinateur, le brillant de son burin se transformait en raideur, en pré- tention et en sécheresse. Une lui en reste pas moins un mérite très-réel, très-personnel, mais qui ne saurait être placé à la même hauteur que celui du maître anonyme dont il est l'in- férieur autant que l'adresse est inférieure au savoir, le pro- cédé a l'inspiration, la main-d'œuvre au génie. Ces observations paraîtront peut-être trop sévères à quel- - ques lecteurs, et quiconque a pu voir les planches du Pinax iconicus jugera sans doute ma critique mal fondée. Mais en y regardant de près, on reconnaîtra bientôt, la aussi, des preuves a l'appui du jugement que je ne crains pas de por- ter sur cet artiste célèbre. Le Pinax iconieus est assurément le chef-d'œuvre en taille douce de Woëriot, comme les bois de Flavius Josèphe sont ses chefs-d'œuvre xylographiques. Cet ouvrage était le sien; il y a mis tous ses soins, tout le zèle, tout l'enthou- siasme de ses vingt-quatre ans. Malgré cela, son mérite est plutôt dans la perfection de la gravure, dans le fini minu- tieux de l'exécution) dans la richesse, le luxe exubérant et calculé de la composition, que dans la science, la rectitude (1) Cette belle pièce fut découverte, il y a plusieurs années, par M. Vaganay, de Lyon, chez différents chiffonniers qui s'en étaient par- tagés les morceaux. Elle figure actuellement dans le cabinet d'un riche amateur parisien.