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156 NOTE SSUR WOERIOT. vent dans les (ailles transversales le trait blanc familier aux bons artistes de cette époque pour produire la demie-teinte et le reflet des tournants, moyen dont Woëriot ne se sert jamais. Celui-ci, au contraire, a l'habitude d'asseoir ses tailles transversales sur un trait longitudinal, ce qui réduit l'effet à un ton uniforme quoique surchargé. La perspective n'est pas moins médiocrement traitée par Woëriot, aussi bien dans les figures si mal agencées qu'il semble n'avoir jamais dessiné que par routine el imilation (p. 5 etc.), mais aussi dans les édifices où il tombe dans l'exagération el l'invraisemblance (p. 41). Le seul mérite particulier que l'on doive reconnaitre a l'ar- tiste lorrain est dans le travail de la pointe dont la taille est ferme, vigoureuse, nette et brillante ; dans ces planches qu'il a certainement gravées lui-même, il semble avoir voulu ri- valiser avec la netteté et la finesse de ses gravures en taille- douce, qualités que sont loin de présenter les bois de l'autre artiste qui sont sortis des mains des ouvriers graveurs. A part cet avantage d'un ordre tout matériel, Woëriot a été partout ailleurs inférieur a son collègue; il paraît même avoir eu le sentiment de cette infériorité, car, en plus d'une oc- casion, il semble avoir voulu imiter l'autre artiste dont il n'a pu, néanmoins, dans ses tentatives, saisir le dessin ni le sentiment. Tout cela, d'ailleurs, s'explique naturellement : le maître anonyme était un peintre habile qui dessinait pour des gra- veurs, tandis que Woëriot était un « tailleur d'histoires, » comme il est désigné dans le privilège d'un de ses livres, c'est-à -dire un graveur qui s'est mêlé parfois de dessiner des sujets. Il a été surtout graveur d'orfèvrerie ; on ne peut en douter d'après la quantité de motifs de ce genre qu'il a dessinés pour servir de modèle, mais aussi d'après des pièces d'orfèvrerie sorties de ses mains. Il existe, par exem-