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NOTES SUR WOERIOT. 153 les 13 gravures si mauvaises, puis ensuite Woëriot ; mais ils ne paraissentpasavoir été bien mieux satisfaits de ce dernier (en cela ils n'eurent pas tort) puisqu'ils renoncèrent à pour- suivre leur projet d'illustrations, et laissèrent leur livre dé- pourvu de figures dans plus de la seconde moitié, exemple assez curieux d'une publication de ce genre avortée. La preuve de la distinction a établir entre les planches de Woëriot et celle du Maître a la capeline n'est pas seulement dans la dissemblance frappante des gravures du FI. Josèphe. mais aussi dans l'identité parfaite de certaines de ces figures avec celles des autres livres illustrés par cet anonyme. Le mieux pour cela m'a paru être de placer sous les yeux du lecteur quelques spécimens empruntés a ces ouvrages. J'ai choisi, entre autres, les fragments de deux gravures repré- sentant toutes^deux Jacob et Benjamin [fig. 1 et 2) ; l'une se trouve au recto du dernier feuillet de la feuille D de la Bible de Rouville, l'autre est à la page 31 du FI. Josèphe. L'œil le moins exercé peut, a première vue, reconnaître sur le fac simile une ressemblance parfaite de manière et de formes. L'une cependant n'est pas la copie de l'autre, le dessinateur s'est appliqué à ne pas se répéter, mais il se trahit par le dessin, l'altitude, le mouvement, les drape- ries, le style et aussi par la belle et majestueuse figure de Jacob qui est semblable dans les deux gravures. Ce type a barbe longue et flottante est spécial à ce maître ; il l'a donné, avec quelques modifications, a Elie, à Tobie, h Ezéchiel, etc. Rien de plus beau, de plus noble, déplus idéalisé; c'est une physionomie caractéristique et affectionnée du maître ano- nyme, et on ne trouverait rien d'équivalent parmi les œuvres des autres artistes contemporains, soit à Lyon, soit à Paris. Quant a Woëriot, aucune de ses têtes si rudes de dessin, si vulgaires de sentiment ne saurait être comparée à celle dont il s'agit.