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154                  NOTES SUR WOËRIOT.

   Une autre ressemblance caractéristique se retrouve entre
la figure de Job, du livre de Rouville, et celle d'Adam a la
deuxième planche des Antiquités ludaïques (fig. 2 et 3). La
pose générale est différente, mais le modèle est identique,
surtout pour les jambes dont la pose est semblable. On n'en
finirait pas s'il fallait multiplier les termes de comparaison
que donnerait l'analyse des 56 planches de la Bible de
Rouville etdes 19 figures du FI. Josèphe.
   Si, d'une part, l'identité est flagrante, de l'autre, la dis-
semblance qui existe entre l'œuvre du maître anonyme avec
celle de Woëriot n'est pas moins sensible et, on peut le
dire, choquante. Que l'on examine soit le nu, soit les drape-
ries, soit le mouvement, soit les proportions, soit les cos-
tumes, soit les édifices» soit les arbres, soit les animaux,
soit le style, soit l'exécution, on ne rencontre aucune ana-
logie entre ces deux artistes.
   L'anatomie de Wofiriot, par exemple, n'est plus du tout
celle de l'autre dessinateur. Que l'on compare ainsi la figure
d'Adam a la première page avec les personnages des pages 38
et 53, on voit, d'une part, l'harmonie des proportions, l'am-
pleur des formes, la morbidesse, et de l'autre, la sécheresse,
la dureté, l'agencement maladroit des membres et le manque
d'équilibre des proportions. Le mode d'exécution avec lequel
le nu est rendu par ces deux artistes fait ressortir encore
mieux les qualités de l'un et les défauts de l'autre, et la ma-
nière dont les tailles sont menées aussi bien dans les gra-
vures sur cuivre de Woëriot que dans ses planches sur bois
atteste combien il avait une connaissance imparfaite des
formes anatomiques que son collègue possédait si complè-
tement.
   Le dessin des chevaux et des arbres offre des différences
aussi sensibles. J'ai reproduit deux chevaux d'après le Flavius
Josèphe, par le graveur lorrain, et d'après les Figures de la