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450                  NOTES SUll WOEIUOT.

en réalité, est loin de se rapprocher le moins du monde de
J. Cousin, de faire preuve de science dans les raccourcis,
de perfection dans les lignes et d'exactitude dans la perspec-
tive. L'examen de ses Å“uvres authentiques ne permet pas
de lui attribuer de telles qualités. Robert Duménil, malgré
tout son enthousiasme pour lui, n'a pu s'empêcher d'écrire :
 « A tout prendre cependant, ses productions ont un air
 « d'étrangeté et, jusqu'à un cerlain point, de gothicisme qui
« dénote un goût peu relevé. » Je dirai plus encore :
Woëriot, le véritable Woëriot, est incorrect,, et témoigne de
connaissances peu sérieuses surtout au point de vue de
l'anatomie et de la perspective.
    Assurément, si on l'étudié isolément, on ne peut que se
laisser influencer par la précision et la finesse de son burin,
la richesse, la variété, la fécondité de ses compositions,
qualités qui constituent son véritable mérite; mais si on le
met en parallèle avec ses contemporains lyonnais, on ne re-
connaît en lui qu'un habile tailleur d'images dont le talent
pâlit singulièrement en regard de celui des peintres tels que
Bernard Salomon, Eekrich et tant d'autres dont les noms
sont perdus, mais dont les œuvres subsistent marquées par
le génie d'un cachet de personnalité qu'il est impossible de
méconnaître. Et on ne saurait ne pas relever, à ce propos,
 l'étrange conclusion par laquelle Duménil termine sa criti-
 que : « On voit trop, dit-il, que l'artiste s'était confiné en
province. » Faire de Lyon, au xvie siècle, une ville de pro-
vince dans le sens moderne du mot, et mettre nos artistes de
cette époque au-dessous de ceux de Paris, voilà une obser-
vation inexcusable de la part d'un critique érudit, et, en
effet, on ne peut l'expliquer qu'en remarquant que Robert
Duménil, en écrivant son Peintre-graveur, n'avait qu'une
connaissance imparfaite de l'Ecole lyonnaise. Les pièces du
procès existent d'ailleurs et, par exemple, si l'on compare