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NOTES SUR WOERIOT. 181 les personnages de Du Cerceau qu'il cite pompeusement comme supérieur aux artistes de province, on reconnaît que ce célèbre artiste s'est montré, sous plus d'un rapport, inférieur aux maîtres lyonnais de son temps. J'ajouterai même que J. Cousin, tout J. Cousin qu'il soit, n'a pu, dans ses figures gravées sur bois, surpasser nos bons peintres, ni en science de dessin, ni en correction, ni en élégance, ni en vigueur, et que même il a été souvent dépassé par quelques uns d'entre eux par l'originalité, la richesse des composi- tions, la désinvolture et l'élégance. •L'Ecole lyonnaise du xvie siècle, il laut le répéter, n'est pas un dérivé de celle de Paris ; elle s'appartient toute en- tière, et, pour ne parler que de la xylographie, nos artistes ont exploité tous les styles, tenté toutes les voies, réalisé tous les progrès. L'Ecole parisienne a brillé d'un vif et rapide éclat, mais elle avait disparu au milieu des désastres des guerres civiles, que l'art lyonnais essayait encore de raviver la gravure sur bois, et produisait encore des œuvres dignes d'intérêt. Quoi qu'il en soit, Woëriot, bien loin d'avoir perdu au contact de nos artistes, n'aurait pu que gagner à s'en inspi- rer, s'il avait été capable de les imiter, comme il a tenté de le faire, mais sans succès, dans les planches du Flavius Josèphe. La tentative et l'insuccès sont frappants, et l'avan- tage reste tout entier au peintre lyonnais qui demeure de beaucoup supérieur au graveur lorrain. L'artiste auquel je fais allusion ne doit pas être inconnu aux lecteurs delà Revue ; dans mes notes précédentes, j'en ai déjà parlé, j'ai indiqué ses principales productions gravées, j'ai caractérisé son style, et fait ressortir son talent hors ligne. C'est le Maître que j"ai cru pouvoir désigner sous le nom de Maître à la capeline, et auquel on doit l'illustration des Imprese de Jove, des Antiquités de Siméoni, du qom-