page suivante »
NOTES SUR WOERIOT. 147 e xvi siècles a toujours marché sur le même rang que l'école parisienne, quand elle ne l'a pas devancée dans la voie des améliorations et du progrès. Pourrait-on même établir que le Petit Bernard s'était formé a Paris, ce qui n'est pas im- possible (1), il n'en résulterait pas que c'est lui qui a dégagé la xylographie lyonnaise de l'ancienne manière. Cette révo- lution se manifestait déjà depuis longtemps, et fut réalisée par plusieurs autres artistes. Bernard Salomon est seulement arrivé juste a temps pour profiter des nouvelles tendances et en faciliter le développement par son crayon léger et habile. Le cadre dans lequel ces noies doivent se restreindre ne me permet pas d'examiner l'opinion non moins problématique répétée par M. Didol, et qui fait de notre Perréâl un miniatu- riste de l'école parisienne. Moins encore devrais-je relever l'erreur admise aussi dans le livre que nous étudions, et qui attribue à Jean Poyet les peintures des fameuses Heures d'Anne de Bretagne. Je ne puis cependant, car c'est une question qui m'est un peu personnelle, m'empêcher de rap- peler que j'ai découvert, il y a plusieurs années déjà , un document qui ne permet plus de soutenir à cet égard l'hypo- thèse de M. deLaborde, etqui oblige d'attribuer à Bourdichon (1) On ne sait rien de récits sur Bernard Salomon en dehors de ses œuvres. Les biographes le font naître en 1512 et mourir vers 1580, ce qui est erroné. Rien ne prouve même qu'il fût Lyonnais de naissance ; il serait fort admissible qu'il fût venu de Paris chez nous. 11 apparaît tout à coup en 1540 ; pendant les vingt ans qu'il vécut dans notre ville, on ne le trouve pas qualifié citoyen de Lyon. Le nom de sa première femme « Marmot » n'a rien de lyonnais; son gendre était Parisien, et ne vint s'établir à Lyon que vers 1557. Voilà tout ce que l'on peut remarquer; mais quant à l'in- fluence sur le mouvement artistique, on ne saurait la limiter à ce maître qui avait eu chez nous des prédécesseurs.