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148 NOTES SUR WOERIOT. le mérite d'avoir « historié et enluminé les grandes Heures » de la reine Anne(l). J'en reviens enfin à l'objet principal de cette note, au cé- lèbre Woëriot. M. Didot a, dans son livre, consacré a cet artiste un travail complet où sont consignés tous les rensei- gnements, toutes les indications éparses dans les différents ouvrages écrits jusqu'à ce jour, et auxquels l'auteur a joint le fruit de ses recherches et de ses connaissances person- nelles. On apprend ainsi que Woëriot est né, en 1532, à Neufchâteau, dans les Vosges; qu'il était fils d'un orfèvre du roi René, nommé Pierre, lequel était noble, et portait pour armes d... à une face d... accompagnée de 3 bagues chalonnèes d... (2), et que sa mère, Urbaine de Bouzey, était la dernière héritière d'une famille chevaleresque dont les armes étaient d'or au lion de sable, et que Woëriot por- tait ces deux blasons dans le champ d'un même écusson, conformément à une clause du testament de sa mère. Après avoir éclairci tout ce qui tient à la naissance et à la famille de cet artiste, M. Didot étudie les ouvrages qu'il a illustrés. Il en existe six, dont cinq sont ornés de planches (1) Depuis Ã868 que j'ai découvert le mandat du paiement des 1,050 li- vres accordées par la reine Anne à Bourdichon pour les miniatures de ses Heures, il ne m'a pas été possible de publier cet intéressant document ; il a été cependant signalé, dès les premiers temps, par l'Echo de Fourvière, et mentionné, je crois, dans d'autres publications ; il est donc acquis à l'histoire de l'art français. (2) M. Didot blasonne d'or à la fasce d'argent accompagnée de 3 bagues de même... C'est évidemment une erreur imputable à l'observateur qui a examiné la dalle tumulaire, lequel a pris pour des hachures héraldiques le travail de fantaisie exécuté par le sculpteur pour faire valoir les figures de l'écusson. Ce n'est qu'à partir du milieu du xvn« siècle que les hachures eurent un sens déterminé sur les monuments héraldiques.