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146                   NOTES SUR WOERIOT.

    J'ajouterai de plus, en terminant, qu'il est tout aussi pro-
 blématique que Cousin et Salomon aient jamais été graveurs
 sur bois. Quant au dernier, je crois pouvoir le nier absolu-
 ment. Il existe dans l'exécution xylograpliique des planches
 dues a son crayon des dissemblances si radicales, que l'on
pourrait, a l'aide d'une étude attentive, distinguer les diffé-
rents ateliers de gravures d'où elles sont sorties. Les diffi-
 cultés de la gravure sur bois sont telles, d'ailleurs, elles
exigent une telle lenteur, une telle patience, qu'il est peu
vraisemblable d'admettre qu'un dessinateur, un peintre d'un
talent vif et facile, d'un génie ardent et fécond, se soit
bénévolement astreint à un travail ingrat et tout mécanique.
 Il faut bien remarquer aussi que les graveurs suf bois étaient
classés au dernier degré de l'échelle artistique, et que les
 tailleurs d'histoire, les dominotiers, les cartiers étaient con-
 sidérés comme de véritables manœuvres, pour nous servir
 de l'expression de M. Didot. Si donc quelque peintre en ré-
putation a pu parfois s'essayer au maniement de la pointe et
 graver sur bois, il est difficile de croire qu'il ait pratiqué ce
 métier d'une manière suivie, et consacré a ce travail pure-
ment matériel un temps qu'il pourrait utiliser d'une manière
plus avantageuse pour sa répulation et ses intérêts. Une
telle imagination n'a pu éclore que dans l'esprit"du graveur-
écrivain Papillon, qui ne craignait pas d'assimiler son métier
à l'art du peintre et de se chercher des collègues parmi les
artistes les plus éminents ; elle ne mérite donc pas plus de
considération qu'on ne peut en accorder aux assertions d'une
vanité puérile et aveugle.
    En voilà assez sur toutes ces questions, et pour en reve-
nir à l'origine de cette digression, on reconnaîtra, je l'espère,
que la prétention de l'école xylographique parisienne d'avoir
formé celle de Lyon n'est rien moins que prouvée. En ce qui
concerne l'illustration des livres, l'école lyonnaise des xve et