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134 LE SALON DE 187b. les genoux de la Vierge embrasse Jean-Baptiste de ses petits bras. Quelle finesse d'exécution dans ces petits tableaux ! Ce ne sont que des copies ; mais les bonnes copies des maîtres seront toujours estimées. » + La peinture d'histoire, proprement dite, laisse une grande lacune; les artistes n'ont plus le courage d'en aborder les difficultés. Cependant, il est juste de mentionner les Derniers instants de saint Thomas-a"Aquin et Hombeline devant saint Bernard, de M. Douillard ; cet artiste, qui a présenté un concours très-remarquable pour une église du Sacré-Cœur, essaie de marcher sur les traces de son illustre maître H. Flandrin ; il y a du style et de l'élévation dans le premier tableau ; mais ses compositions manquent d'espace et de chaleur. Les Noces de Cypris et Protis, de M. Rave, ont bien lî prétention d'être un tableau d'histoire ; les nombreux per- sonnages sont assez bien groupés et les détails ne manquent, pas d'exactitude historique; mais quelle bizarrerie ! Tout le tableau se résume en un premier plan presque tout blanc et un fond de mer bleu de Prusse. Cela n'est pas de la peinture ! Faut-il citer encore les Guerriers gaulois devant une Femme noire, de M. Luminais, l'Electre fort dramatique, de M. Barrias, la Vision de saint Hubert, de M. Hermann Léon et le ffalter Raleigh déposant son manteau devant la reine Elisabeth, de M. Vinck, peinture à tons plats dans le genre hollandais? — Espérons que les critiques acerbes ne maudiront pas notre bienveillance... Et c'est tout.