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Beatrix a fourni à M. Ozanam un chapitre du plus haut intérêt
sur l'influence des femmes dans la société chrétienne et sur le sym-
bolisme catholique dans les arts, il restitue à la belle Florentine son
existence et un rôle réel dans la vie do Dante qu'on avait essayé de
contester. 11 explique, du point de vue chrétien, son rôle figuratif
dans le poème. Le catholicisme est, sans contredit, de toutes les re-
ligions celle qui donne les habitudes intellectuelles les plus favora-
bles à la production do cette grande poésie dont le ^symbolisme est
la base. Nous ne pouvons résister au désir de citer quelques-unes
des idées de M. Ozanam sur ce symbolisme chrétien qu'il a si bien
compris.
« Dans la théologie, chaque chose a sa valeur objective et sa va-
< leur représentative; tout est positif et tout est figuratif, les
•
« réalités et les idées se rencontrent sur tous les points et ce rap-
" prochement constitue le symbolisme. Or, il est aisé de pressentir
« quel secours y trouveront les arts. En effet, le sort des arts dépend
« tout entier du problême indiqué ci-dessus. S'ils s'abandonnent Ã
" la poursuite d'un modèle idéal sans existence ici-bas, ils dégénè-
" rent en procédés mathématiques, en règles superstitieuses, dont
« l'application ne produira que des beautés mensongères. S'ils se li-
« vrent à l'imitation complète des objets réels, ils s'égareront dans
« le désordre de la nature, ils en justifieront les difformités par do
«• capricieuses théories dont le résultat sera la réhabilitation do la
« laideur. 11 faut qu'ils sachent reconnaître les types éternels du
« beau parmi la multitude vivante des créatures, et recomposer,
« d'après ses empreintes imparfaites, les caractères du sceau di-
« vin : il faut qu'ils fassent luire l'esprit sous les voiles de la matière,
« et la pensée descendra rayonnante au milieu du tableau des faits.
« Le symbolisme chrétien leur en révèle le secret; il fait plus, il leur
« fournit un admirable sujet d'exercice. «
Nous n'avons pu donner qu'une idée bien imparfaite du livre de
M. Ozanam, et notre tribut d'éloges est peu de choses auprès de
ceux qui l'attendent de la part des organes les plus élevés de la cri-
tique, mais la Revue du Lyonnais avait hâte d'enregistrer un aussi
beau succès littéraire d'un de nos compatriotes connu déjà sous
tant de tiires honorables. Dante et la Philosophie catholique est