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 énormes, l'on pourrait, momentanément, obtenir des prés
 d'une berbe assez bonne ; mais sans la continuation de cette
 culture dispendieuse, le sol reprendrait vite ses conditions
 premières. L'on ne peut pas conclure.de quelques faits iso-
 lés; et ce q u i a réussi à M. Greppo, (1) à M. Bodin,dans une
 parcelle de sol donnée, ne rencontrerait pës le même suc-
 cès sur toute la surface du pays inondé.
    Le bon sens des masses est une grande erreur en politi-
 q u e , mais en agriculture pratique, il trompe rarement : or,
 rien de plus impopulaire en Dombes que l'idée de destruc-
 tion générale des étangs, parmi les grangers et tenanciers.
    Je comprends que, des deux versants du plateau, l'un vers
 la Saône, l'autre vers le Rhône, l'on puisse aisément diminuer
 l'étendue de la surface inondée, en détruisant beaucoup d'é-
 tangs, sans compromettre la sûreté des villes de Monlluel et
 Chatillon, pas les torrents de vidange, en établissant des
 canaux de dérivation ; mais , au centre du plateau, privé de
 cours d'eau naturels, cette opération, quoique praticable,
vu les pentes naturelles du sol, me semble difficile. Le
résultat le plus certain d'une destruction générale des étangs,
serait la conversion du sol en marais; tous les proprié-
taires n'ayant pas une fortune suffisante pour en conjurer
la présence, par des moyens artificiels, par d'immenses dé-
boursés. Loin de remédier à l'insalubrité du pays, on l'aug-
menterait donc.
   Les populations de Novare et de Verceil en Piémont, de
Mantoue, etc., vivent au milieu des rizières mille fois plus dan-
gereuses que les étangs ; et nul n'a encore songé à détruire
cette forme de culture, ce moyen de prospérité qui paraît
convenir au pays. La fabrique, dans notre grande cité de
Lyon, engendre des prolétaires, fait des victimes, est une
cause puissante de cet entassement de population qui rend
les maisons si peu salubres : les rues étroites de celle ville, les


  (l) Le succès de 51. Greppo a été incomplet, puisqu'il s'est vu forcé
de nourrir ses bestiaux avec des tubercules.