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434 En comparant les divers sentiments des écrivains qui onS débattu la question des étangs, on voit que l'innocuité des étangs blancs n'a pas trouvé ses adversaires armés de raisons sans répliques, et qu'elle est à peu près sortie triomphante de la querelle. Quant à l'insalubrité des étangs noir» ou va- seux, elle n'a été niée par aucun des combattants. La ville de Manloue assise au sein d'un lac, Venise bâtie sur un cha- pelet d'îlots, au milieu des lagunes, la Hollande enfermée dans les canaux, Genève, Annecy, Zurich, malgré leur situa- tion au bord de lacs plus ou moins vastes, une foule de ville* à situation éminemment aquatique, n'ont pas une santé pu- blique sensiblement plus déplorable, que les cités monta- gneuses et sèches. Cependant il s'exhale de toutes ïes surfaces inondées, une évaporation qui sature l'air d'humidité, et le rend moins salutaire, sans pourtant le faire miasmatique et délétère. Les villes situées sur les fleuves ne peuvent valoir contre cette assertion , parce que, toute eau courante, est habituellement battue par un vent insensible, qui chasse l'é- vaporation. Quant aux eaux brouilleuses, elles sont incontes- tablement dangeureuses, mortelles même. On portera un remède efficace aux maux de la Dombes, i" en comblant les mares et en desséchant tous les étangs re- connus marécageux, et brouilleux; 2° on évitera l'inconvénient de l'évaporalion même dans les étangs blancs, en les isolant des habitations, par des plantations d'arbres, en reboisant les flaques marécageuses desséchées. La seule suppression possible de l'inondation dans les Dom- bes, est celle qui se ferait sans violence, d'une manière lente, progressive, graduée, méthodique. Les propriétaires d'étangs, non grevés de servitudes, peuvent détruire ces réservoirset les remplacer par des prés : cette mesure ne saurait être généra- lisée. L'insalubrité de la Dombes vient delà nature imperméa- ble du sous-sol et des étangs noirs. Remuez le sol profondé- ment, répandez-y la chaux, convertissez en pré tout ce qui