Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                              419
   M. BODIN. Le mémoire sur les étangs de la Bombes, lu à la
société de Trévoux , dans la séance du 6 mai 1839, par
M. Bodin, propriétaire à Monlribloud, s'est présenté un des
derniers dans l'arène, alors déjà que M. le préfet du départe-
ment de l'Ain, d'après le vœu du conseil général, avait an-
noncé l'intention de nommer une commission d'enquête
pour examiner la question de l'inondation Dans son mémoire,
écrit avec une élégante clarté, il s'attache surtout à combattre
l'opinion de M. Guerre, avocat à L y o n , et de M. Ponction -,
propriétaire à Saint-Didier au Monl-d'Or, laissant sans r é -
ponses , 1° les observations de M. Pûvoire ; 2° cciles do
M. Nolhac , sur quelques mémoires lus à la société d'Agriculture
de Trévoux^, parce que l'auteur « semble s'être proposé pour
but la défense des étangs par l'attaque passionnée et injusla
de leurs adversaires , mode de discuter, auquel une seule r é -
ponse convient, le silence. » L'argument le plus décisif de
M. Bodin, consiste dans un mouvement de la population de
l'arrondissement de Trévoux, de 1820 à 1834, exprimé par des
chiffres , qu'il oppose aux défenseurs des étangs qui soute-
naient l'innocuité des surfaces inondées. Ces tableaux dressés
d'après les registres du greffe du tribunal civil, du chef-lieu,
sont significatifs, parce qu'ils sont comparés au relevé des re-
gistres de l'état civil dans les communes dis pays non inondé.
Voici les résultats :
   Pays d'étangs, 37 communes, 18,259 habitants avec une vie
moyenne de 25 ans 1/2, une décroissance de population de
11, 1/2 pour 0/o et un décès annuel sur 21 habitants.
   Pays non inondé, 73 communes, 56,969 âmes, vie moyenne
30 ans 1/2 , accroissement près de 7 pour 0/0, un décès an-
nuel pour près de 37 habitants. Le château du Monlribloud
était autrefois environné d'une ceinture d'étangs ; la fièvre y
sévissait alors avec une rigueur sans exemple ; sur dix p e r -
sonnes qui l'habitaient, il n'était pas rare d'en voir sept et
même huit payer le tribut au fléau. M. Bodin a continué la
suppression commencée par les propriétaires précédents du