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275 « Jamais la multitude n'avait éprouvé une pitié plus dou- loureuse qu'au récit du supplice de Cinq-Mats et de M. de Thou ; le peuple voyait encore une de ces vengeances du cardinal qui immolait tout à son pouvoir. Ce noble jeune homme de vingt-deux ans qui mourrait sur l'échafaud, M. de Thou, fils du vieil historien de l'Europe, étaient de ces victimes d'élite, et dans les jours de révolution, celles-là surtout frap- pent les masses. » La fatale catastrophe de Cinq-Mars et de François-Auguste de Thou a été racontée par plusieurs écrivains. UHistoire Au chevalier Nani, les Mémoires de Yittorio Siri, ceux du comte de la Chaslre , la réponse du comte de Brienne aux Mémoires du comte de la Chaslre, les pièces ajoutées au Journal de Richelieu , les Mémoires de Montrésor et ceux de Fontrailles , l'Histoire de Louis XIII, par Le Vassor, le Dictionnaire de Bayle, etc., nous fournissent tous plus ou moins de particu- larités et de réflexions sur ce triste sujet. Enfin , M. de Vigny a puisé là un beau roman. Au XV6 volume de l'Histoire universelle de J.-A. de Thou, un parent de cet historien, Pierre du Puy^ a réuni près de deux cents pages de Mémoires et Instructions pour servir à justifier l'innocence de messire François Auguste de Thou, conseiller d'état. On y trouve une relation assez complète de ses derniers moments. Quelques pages du Mémoire de Pierre du Puy sont emprun- tées à une relation du P. Mambrun , qui est probablement le même que l'auteur du Constanlinus, poème latin auquel le chantre des Martyrs a fait l'honneur d'une longue citation ; toutefois, les biographes ne disent rien qui puisse prouver l'identité du poète et du confesseur. Les Histoires tragiques de notre temps, histoires composées par François de Rosset, empruntent aussi quelques particula- rités à la relation du P. Mambrun , mais ne donnent pas de détails sur l'auteur. Nous n'avons guère de récit plus détaillé que celui des Histoires tragiques. Rosset, qui est connu par