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« Jamais la multitude n'avait éprouvé une pitié plus dou-
loureuse qu'au récit du supplice de Cinq-Mats et de M. de
Thou ; le peuple voyait encore une de ces vengeances du
cardinal qui immolait tout à son pouvoir. Ce noble jeune
homme de vingt-deux ans qui mourrait sur l'échafaud, M. de
Thou, fils du vieil historien de l'Europe, étaient de ces victimes
d'élite, et dans les jours de révolution, celles-là surtout frap-
pent les masses. »
La fatale catastrophe de Cinq-Mars et de François-Auguste
de Thou a été racontée par plusieurs écrivains. UHistoire Au
chevalier Nani, les Mémoires de Yittorio Siri, ceux du comte
de la Chaslre , la réponse du comte de Brienne aux Mémoires
du comte de la Chaslre, les pièces ajoutées au Journal de
Richelieu , les Mémoires de Montrésor et ceux de Fontrailles ,
l'Histoire de Louis XIII, par Le Vassor, le Dictionnaire de
Bayle, etc., nous fournissent tous plus ou moins de particu-
larités et de réflexions sur ce triste sujet. Enfin , M. de Vigny
a puisé là un beau roman.
Au XV6 volume de l'Histoire universelle de J.-A. de Thou, un
parent de cet historien, Pierre du Puy^ a réuni près de deux
cents pages de Mémoires et Instructions pour servir à justifier
l'innocence de messire François Auguste de Thou, conseiller
d'état. On y trouve une relation assez complète de ses derniers
moments.
Quelques pages du Mémoire de Pierre du Puy sont emprun-
tées à une relation du P. Mambrun , qui est probablement le
même que l'auteur du Constanlinus, poème latin auquel le
chantre des Martyrs a fait l'honneur d'une longue citation ;
toutefois, les biographes ne disent rien qui puisse prouver
l'identité du poète et du confesseur.
Les Histoires tragiques de notre temps, histoires composées
par François de Rosset, empruntent aussi quelques particula-
rités à la relation du P. Mambrun , mais ne donnent pas de
détails sur l'auteur. Nous n'avons guère de récit plus détaillé
que celui des Histoires tragiques. Rosset, qui est connu par