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nous semble digne des plus belles pages de Lamartine, à qui
l'ode est adressée.
   La correction dans les Å“uvres de l'esprit n'est pas le carac-
tère distinctif des grands écrivains de notre époque, soit qu'il
y ait oubli, soit qu'il y ait indifférence. On fait même assez
bon marché de ces lois de langage, lesquelles pourtant sont
éternelles comme le goût et le bon sens. C'est partout et tou-
jours qu'il faudra de la clarté au style, de la connexion entre
les membres de phrase qui se chargent de traduire la pen-
sée ; or, cela ne s'obtient qu'à l'aide d'une étude grave et sé-
rieuse, ou d'un instinct singulièrement heureux.
   Bien que M. Reboul soit plein de respect pour la langue
qu'il écrit, nous avons remarqué à travers ses Poésies, d'assez
nombreuses distractions. Ce sont là de faibles taches que
M. Reboul effacera sans doute dans une prochaine édition.

                              III.

      'IDÉE fondamentale du Dernier Jour, n'est pas neuve, et
peut-êlre que si le poète y eût bien songé, il eût cherché
ailleurs un sujet d'inspiration. Se faire l'historien d'un grand
jour qui n'aura pas d'historien, repasser par les routes où
passa le génie de Dante, élever un frêle monument à côté de
cette sublime trilogie coulée en bronze, c'est entreprendre
une rude tâche. Lorsque le sombre proscrit de Florence
écrivait à travers les cités italiques sa Divine Comédie , son
ame, indépendamment de l'étincelle sacrée, se trouvait dans
des conditions qu'il sera difficile au poète de rencontrer jamais.
Il écrivait une langue forte et naissante, qu'il pliait et façon-
nait à son gré ; le siècle se préoccupait ardemment des mys-
tères de l'autre vie, on avait foi aux sombres réalités qu'il
traduit dans ses chants, et l'enceinte des cloîtres silencieux
où se pressait une population pénitente, les voûtes des hautes
 cathédrales où on venait rêver et prier, les récils légendaires
pour lesquels s'éprenaient des imaginations exallées, les