Revue du Lyonnais » série 1 - n°10 ( 1839 ) » pp.124

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si malheureux, il s'était fait une situation si exceptionnelle sur
cette terre, que le levain amassé dans son ame devaitl'étouffer;
et Dieu, à qui il fit tant de tabernacles et d'autels, Dieu, qui est
plus indulgent que les hommes, Dieu a décidé de son sort.
   Pollet fut peut-être un architecte dispendieux ; mais à coup
sûr il fut architecte habile : il eut un type à lui, une rare portée
d'intelligence artiste, et son exigence envers les autres ne vint,
le plus souvent, que de celte passion pour le bon et pour le
beau qui le rendait inflexible pour tout ce qui ne réalisait ni
l'un ni l'autre.
   Pardonne, ô Pollet 1 pardonne à ceux qui furent sévères ou
hostiles envers toi : si le silence de la presse lyonnaise est
venu peser sur ton tombeau; si nulle voix amie n'a osé m u r -
murer quelques fraternels adieux sur ton cercueil, p a r d o n n e ,
pardonne encore... — toutes les réconciliations se font dans
le ciel. —Que Dieu mette dans l'éternité, autour de t o i , celte
paix et ce calme qui te manquèrent parmi nous; car je veux
croire qu'un rayon d'espérance a rafraîchi ton dernier soupir!

                                         Joseph BARD.