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 lution de 1793 avec une si cruelle brutalité. Il se trouva dans
 cette paroisse un conseil de fabrique intelligent; il comprit que
 l'amour de Pollet pour son art était une religion , et voulut e n -
 courager un jeune artiste passion né pour la basilique de St-Nizier,
 car il avait deviné avec quel dévouement cet architecte entre-
prendrait une Å“uvre qui pouvait illustrer son nom. La restaura-
 tion monumenlaire de St-Nizier lui fut confiée. L'occasion de
 mettre en pratique ce qu'il savait de l'architecture du moyen-
 âge était belle, et Pollet dut se féliciter bien cordialement qu'elle
 se fût présentée à lui à l'aurore de sa carrière. Je ne suivrai
pas l'architecte dans l'Å“uvre de celle restauration basilicale,
 qui, commencée en 1825, fut prise, suspendue, reprise, sous le
 pastorat de M. Besson, sous celui de M. Vuillerme , sous celui
de M. Menaide, curé actuel, et qui n'est pas encore achevée,
Pollet s'attacha à reproduire, en tous points, la langue et l'or-
 thographe du livre qui était sous ses yeux, et malgré les quel-
 ques fautes qui viennent trahir encore un reste d'inexpérience
ou une hardiesse présomptueuse, les travaux exécutés sous sa
direction, dans cet auguste édifice, n'en resteront pas moins
comme l'une des plus belles pages de la vie de l'architecte.
J'ai, ailleurs, quand Pollet vivait et pouvait me répondre , si-
gnalé les défauts que l'on peut reprocher à son œ u v r e ; je ne
crois pas nécessaire de les rappeler sur un tombeau. C'était
beaucoup qu'un architecte osât, dans la période de 1825 à 1829,
faire de l'art historique, alors que les architectes s'honoraient
de mépriser le gothique, et s'efforçaient, avec une violence
digne du siècle de Louis XV, de souiller nos monuments reli-
gieux par de stupides et barbares restaurations.

  Cependant Pollet voulut voir l'Italie; il partit à ses frais,
parcourut la Sicile, visita Rome, Florence, Bologne^ N a p l e s ,
Venise, séjourna dans ces diverses capitales de l'art. Ce fut
dans la suave et douce Péninsule, qu'il s'occupa avec ardeur
de l'école bysantine et des grands édifices qui la formulent.
Rome, Milan, Modène, Ravennes surtout, lui firent apprécier,
connaître, aimer cette architecture grecque du Bas-Empire,