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renient au dessin, sont tombés dans une fâcheuse sécheresse d'exécution;
d'autres, épris d'un faux modelé, poursuivent des beautés de convention, et
se plaisent à exagérer les accidents de la forme. M. Dantzell parait être du
très petit nombre de ces artistes sérieux qui comprennent que le dessin et le
le modelé ne peuvent avoir séparément une valeur réelle. Ces deux éléments
mis par l'art au service de la pensée, ne sauraient être, en aucun cas, isolés
l'un de l'autre. Il est inutile de dire que la nouvelle médaille représente
parfaitement les traits de l'illustre savant. Dessinée avec correction, et néan-
moins largement traitée, elle fait honneur au talent de M, Danlzell.


   Le Journal de Paris du 2 juillet s'exprime en ces termes :

   Au milieu de mille objets d'art que la mode demande aujourd'hui aux
statuaires, nous sommes heureux de rencontrer quelques morceaux de va-
leur sérieuse et dignes de fixer l'attention du public éclairé.
   Le bas-relief n'a pas été plus respecté que la ronde-bosse ; à côté de
quelques artistes consciencieux qui apportent partout la simplicité et l'étude,
un trop grand nombre, pour atteindre à la vogue, se débarrassent do tout
ce que leur art a de difficile et de sérieux. Bien des noms en réputation au-
jourd'hui n'ont pour secret que des effets heurtés qui frappent l'attention
en la trompant. Peu regrettable quand il ne s'agit que de serres-papiers ou
d'ornements de cheminée, celte tendance est funeste quand elle envahit les
branches principales de la sculpture. Aussi u'est-il pas déplorable que les
portraits de nos célébrités contemporaines ne soient pas toujours rendus
avec tout le scrupule de la vérité historique ?
   C'est ce sentiment qui nous engage à recommander aux amateurs de
collections numismatiques le portrait de M. Geoffroy-Saint-Hilaire par M. Dant-
zell. Ce beau médaillon est à lui seul toute une œuvre, et non pas un chaînon
de ces longues files de portraits commandés par la spéculation des boutiques
et exécutés à la hâte par le chique des ateliers. Aussi n'y a-t-il dans cette
 énergique physionomie ni à peu près de la forme, ni exagération des acci-
dents du modelé. M. Dantzell prend une belle place dans l'école française
par celte première œuvre qui peut-être, sans crainte, donnée comme un
 portrait historique de notre illustre naturaliste.


  Nous n'ajoulerons rien à ces éloges, si non que nous nous y
réunissons sans restriction. Espérons qu'il viendra un temps
où la désertion de nos artistes s'arrêtera.
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