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  Frères, vous eûtes peur de toute cette écume,
Dont le siècle mouillait vos ailes par les airs ;
Vous vous sentiez tomber dans cette chaude brume ;
Mais la foi vous porta sur ces sommets déserts.

  Or, maintenant priez sans égoïsme, frères,
Pour que nous puissions voir bientôt, à vos prières,
Venir l'esprit de Dieu dessus les grandes eaux ;

  Car, de nos temps, Seigneur, la tourmente est mauvaise;
Si l'on ne croyait pas qu'un monde à sa genèse
Tressaille sous les flots, — on croirait au cahos,


                             III.

  Frères ! lorsque, rangés, à minuit, dans vos stalles,
Vous figuriez des morts debout dans leurs caveaux,
Que vos fronts tout rasés reluisaient aux feux pâles
De vos lampes formant deux files de flambeaux ;

  Que vos voix résonnaient, basses et sépulchrales,
Comme les chants sacrés qu'on dit sur les tombeaux,
J'ai cru voir, dans le chœur, des voûtes jusqu'aux dalles,
D'un catafalque noir ondoyer les rideaux ;

  Et sous ce catafalque étaient là ramassées,
Joie, espérances d'or, robes de fiancées,
Couronnes de l'amour si fraîches à vingt ans ;

  Et vous, sur tout cela vous entonniez vos psaumes ;