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 ils étaient admis parmi les orphelins. Ces derniers formaient
 la plus forte partie de la maison; c'étaient des enfants légitimes
 d'ouvriers, restés privés de leurs pères et mères, et qu'aucun
 parent n'avait voulu adopter. Ils y étaient nourris et élevés ;
 on leur faisait apprendre à lire et à écrire et on leur donnait
un état. Les filles se mariaient par les soins de l'administra-
tion, qui leur remettait un pécule composé du peu de bien
que les parents de l'enfant avaient laissé, soigneusement con-
servé; d'une partie de ce qu'elles avaient gagné comme ou-
vrières, et de cent cinquante francs de dot que la maison leur
constituait. Il arrivait quelquefois que des personnes riches,
voulant assurer à leurs enfants les avantages d'une tutelle pru-
dente, soigneuse et désintéressée , élisaient à cet effet, par
leurs testaments, les administrateurs de la Charité. Avec les
ophelins, la maison de la Charité avait, comme aujourd'hui,
la charge des vieillards, et de plus celle de la distribution des
secours aux indigents. Ces secours ètaientde diverses natures :
1° des aumônes secrètes en argent, qu'on remettait principa-
lement aux familles que des malheurs non mérités avaient fait
décheoir d'une ancienne opulence; celte dépense s'élevait à
dix ou douze mille francs par an; 2° des distributions publiques
de pain qui se fesaient chaque dimanche, en cinq lieux diffé-
rents, et qui variaient de trente-deux à soixante-quatre mille
livres par semaine, suivant les besoins du m o m e n t ; 3° enfin
des distributions de p a i n , linge et vêlements aux prison-
niers.
   Le Consulat de Lyon, propriétaire de la jurisdiction de p o -
lice, était dans l'usage de choisir l'un des juges de ce tribunal
parmi les recteurs de la Charité; De La Font fut désigné pour
cette fonction, et à ce titre, chargé de la recette des amendes. Il
eut également, dans ses attributions, la surveillance des recet-
tes, dont fesail partie un octroi de sept sols et demi par anée de
vin de la province, et de trente sols par anée d e v i n d'un crû
étranger à la province. La récolte du Lyonnais et du Beau-
jolais ayant été très mauvaise, et celle du Maçonnais et de la