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12 Soit qu'à tes fiers accents l'étendard tricolore, Secouant sa poussière, et las de son repos, Surgisse, et de ses plis vienne ombrager encore Un peuple de héros ; Ou rappelle à leurs yeux les jours de la victoire, Et le héros sous qui tremble encor l'univers, Et sa gloire qui brille immortelle en l'histoire, Ainsi que dans tes vers ! Soit qu'à l'humanité, même sur cette terre, Ta muse bienfaisante ouvre un meilleur chemin ; Que foulant à leurs pieds la discorde et la guerre, Et se donnant la main, Tous les peuples unis forment la sainte ligue ; Et, sans craindre les rois ni les destins changeants, Chantent l'amour, l'hymen et le vin que prodigue Le Dieu des bonnes gens ! Et lorsqu'ainsi l'errante et curieuse fée A dans son cœur ému recueilli tes leçons, Et que, sur tes genoux, elle s'est réchauffée, Au bruit de tes chansons, Elle part, et vers moi revient, volage abeille, Trônant à travers champs et coteaux son essor, M'apporter quelques sucs des fleurs dont ta corbeille Garde le saint trésor ; Quelques sons affaiblis de ta voix libre et pure,