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Soit qu'à tes fiers accents l'étendard tricolore,
Secouant sa poussière, et las de son repos,
Surgisse, et de ses plis vienne ombrager encore
       Un peuple de héros ;

Ou rappelle à leurs yeux les jours de la victoire,
Et le héros sous qui tremble encor l'univers,
Et sa gloire qui brille immortelle en l'histoire,
       Ainsi que dans tes vers !

Soit qu'à l'humanité, même sur cette terre,
Ta muse bienfaisante ouvre un meilleur chemin ;
Que foulant à leurs pieds la discorde et la guerre,
        Et se donnant la main,

Tous les peuples unis forment la sainte ligue ;
Et, sans craindre les rois ni les destins changeants,
Chantent l'amour, l'hymen et le vin que prodigue
        Le Dieu des bonnes gens !

Et lorsqu'ainsi l'errante et curieuse fée
A dans son cœur ému recueilli tes leçons,
Et que, sur tes genoux, elle s'est réchauffée,
        Au bruit de tes chansons,

Elle part, et vers moi revient, volage abeille,
Trônant à travers champs et coteaux son essor,
M'apporter quelques sucs des fleurs dont ta corbeille
        Garde le saint trésor ;

Quelques sons affaiblis de ta voix libre et pure,