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      LES PROPHÈTES DU LENDEMAIN

     J'ai montré précédemment1 les entraves que la Philosophie avait
apportées au développement de l'esprit humain en l'orientant vers le culte
du verbiage, et si quelque chose peut nous surprendre c'est bien que,
avec de telles tares à l'origine, l'homme ait encore pu faire quelques tenta-
tives loyales pour une connaissance réelle, scientifique, de la Nature.
     En m'efforçant de comprendre la Météorologie, j'aboutis à divers
avatars sensationnels : atmosphère, sondée par le baromètre et le thermo-
mètre ; actions solaires ou phénomènes agricoles, j'essayai diverses con-
naissances et sans faire de grands progrès. Or, il me fallait aboutir à tout
prix pour pouvoir prédire le temps — et je voudrais faire appel un ins-
tant à la patience du lecteur pour lui résumer mes tentatives dans cette
direction.


La prévision locale du temps.
     N'y a-t-il donc rien à faire ?
     J'ai exposé rapidement ma recherche de la Vérité : j'ai dit les métho-
des connues et classiques ; j'ai mentionné d'un mot les procédés modernes ;
chaque fois que je me suis efforcé d'être logique, des domaines nouveaux
et immenses s'ouvraient, à perte de vue, offrant en mirage de splendides
espérances qu'il faudrait approcher à travers des steppes mouvantes où

   i. Revue du Lyonnais, 1924, n° XV.