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continuité des phénomènes avec la trajectoire de la dépression de lafigure9 ?
Et, cette fois, réellement un peu déçu, je quittai les nuages...
La vie à la campagne.
Tant d'efforts aussi méritoires qu'infructueux m'avaient laissé quel-
que lassitude, le cerveau désorienté et quelque peu stupide. Découragé :
jamais! Mais je décidai cependant, sous forme de repos, de m'esbaudir les
esprits en faisant l'école buissonnière sur divers sentiers à côté, autour du
but principal et tout en cherchant à le serrer de près.
« Per Jovem! votre décision est judicieuse — me dit un ami qui vint me
voir, l'éminent et érudit Secrétaire Perpétuel de la Phalange Philomathique
de Chaponost 1 — mon expérience des hommes m'a rendu familier avec
l'observation des bêtes de tout poil, et vous trouverez sur terre mille indices
de prévoyance météorologique si vous renoncez, seulement, à marcher le
nez en l'air ».
L'avis est d'expérience et vaut : en chasse, donc !
En raccompagnant mon ami j'entendis le chant des fils télégraphiques.
Qu'est-ce donc? Une dépêche pour moi... non, je souris de ma crédulité
pour cette histoire que l'on conte aux enfants. Et cependant, c'est certain,
leur chanson n'est pas constante : vite, mes livres. Un savant nous apprend
que si les fils télégraphiques rendent un son aigu, il est certain que le mau-
vais temps est proche ; émettent-ils, au contraire, une vibration grave, c'est
signe que deux jours se passeront avant que l'orage n'éclate. Voilà , certes,
une nouvelle manière de prévoir le temps qui ne nécessite pas l'achat
d'instruments coûteux et me consolerait du prix de l'abonnement télépho-
nique qu'il m'a fallu contracter : mais, expérience faite, cet initiateur
boche 2 me paraît un agréable farceur et je né collerai plus mon oreille aux
poteaux, car les vibrations n'ont souvent rien de commun avec l'état de
l'atmosphère et parfois, par un vent très violent, les fils ne rendent presque
aucun son.
1. Sa timidité et son extrême modestie m'interdisent de le désigner ici autrement que par Y un de ses
titres à la reconnaissance publique.
2. Eydam, d'après la Nature, 19032, Nouvelles, p. 5.